mercredi 21 novembre 2007

Décès de Monsieur Paul Gorceix...




Deuil: Hommage à Monsieur Gorceix, Paul & Adieu...

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À la famille, (que je ne connais pas), toutes mes condoléances...

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Triste nouvelle : Hier, à Bordeaux, le Professeur Gorceix est décédé.

À tout jamais Paul Gorceix et que ta littérature soit la lumière de tous... des Belges, des FRançais et de tous les autres... que tes écrits iluminent la pensée humaine et tracent de longs chemins de savoir...


Comme me l'a dit Monsieur Pageaux, Daniel-Henri: "L'un et peut-être "le "spécialiste de littérature belge en France, Paul Gorceix, est un homme remarquable et un bon ami. Vous avez dû croiser son nom."


Paul Gorceix qui était âgé et malade (problème de vue) était toujours disponible surtout pour sa chère Belgique (il a été élu à l'Académie Royale des Lettres).Membre étranger philologue, élu le 11 janvier 2003.


En ce qui concerne le décès de Monsieur Paul Gorceix, j'en suis très attristée,.... je sens un vide, un vide littéraire qui aurait pu être rempli... que je n'ai point osé étant donné mon insignifiance à coté de ce Maître de la Littérature Belge... je sens avoir perdu à tout jamais l'occasion de rencontré une personne qui m'aurait beaucoup enseigné sur sa Chère Belgique (comme l'a dit Monsieur Pageaux!).


BIOGRAPHIE


Né à Joigny dans l'Yonne, Berrichon par sa mère, Limousin par son père, Paul Gorceix entame en 1947 à l'Université de Poitiers des études de langue et de littérature bientôt interrompues par la maladie. La tuberculose le cloue au lit durant deux ans, au cours desquels deux livres de chevet surtout le soulagent de ses peines : L'âme romantique et le rêve d'Albert Béguin et De Baudelaire au surréalisme de Marcel Raymond : ébauche d'une vocation?

Sa dernière année de licence, il la passe à Vienne, où il est assistant à l'Akademisches Gymnasium, tout en suivant les cours de Josef Nadler à l'université.
Sa licence obtenue, il se retrouve assistant de français à Offenbach, près de Francfort.

Rentré en France, il n' a de cesse de s'expatrier à nouveau. Il obtient un poste d'adjoint d'enseignement à Bône, actuellement Annaba, en Algérie. On est en 1954, au début de la guerre d'indépendance : il prépare dans ce climat le concours d'aptitude à l'enseignement secondaire, qu'il réussit, et lui vaut d'être affecté comme professeur adjoint dans un lycée strasbourgeois.

L'Allemagne est proche : il obtient des Affaires Étrangères une nomination à l'Institut Français de Brême, puis un lectorat à l'université de Marbourg, jumelée avec celle de Poitiers, où il prépare un premier doctorat sur Ernst von Feuchtersleben, un ancêtre méconnu de la psychanalyse.

Pour la thèse d'État, on lui suggère un sujet embrassant les lettres françaises et allemandes : le projet débouchera sur un ouvrage paru aux PUF en 1975 : Les affinités allemandes dans l'œuvre de Maurice Maeterlinck.

Contribution à l'étude du Symbolisme français et du Romantisme allemand, qui lui vaudra le prix Strasbourg en 1976.«Votre destin est scellé», lui dira Roland Beyen en l'accueillant à l'Académie.

Dès la défense de sa thèse, il obtient la chaire de langue et de littérature allemandes à l'Université de Poitiers, et l'habilitation à la défense de thèses de maîtrise en littérature française de Belgique.

Il développera ce deuxième volet lorsqu'en 1991 il sera nommé professeur à l'Université Michel de Montaigne de Bordeaux.

«Depuis 1967», année où il a déposé son sujet de thèse sur Maeterlinck, «votre engagement pour la littérature française de Belgique aura été total» , poursuivra Roland Beyen. Effort qui sera couronné, en 1999, par le Prix du rayonnement des lettres françaises de Belgique à l'étranger.

Médiateur, Gorceix l'est à l'image de Maeterlinck, qui devait son rôle d'intercesseur entre le romantisme allemand et le mouvement symboliste français à sa situation de Flamand de langue française au carrefour de l'Europe. Elle permettait «d'aller de la pensée du mystique médiéval (Ruysbroeck) au mouvement symboliste», en particulier en Belgique bien sûr, mais aussi d'être profondément sensible à l'œuvre de Novalis.
Gorceix a étudié avec passion ces interactions, recherches qu'il a déployées dans quelque vingt-cinq livres, maints articles et recensions.

On lui doit notamment la réédition des poèmes de Maeterlinck et d'Elskamp dans la collection «Poésie» chez Gallimard, et le rassemblement des textes fondamentaux de La Belgique fin de siècle en deux forts volumes chez Complexe, ainsi qu'en trois tomes chez le même éditeur un gigantesque ensemble d'œuvres de Maeterlinck, ce «visionnaire du dedans», selon la belle expression dont Gorceix le désigne, cet «arpenteur de l'invisible» comme il l'appelle au fronton de l'ouvrage de synthèse essentiel qu'il lui a consacré aux éditions de l'Académie.


BIBLIOGRAPHIE

Les affinités allemandes dans l'œuvre de Maurice Maeterlinck. Contribution à l'étude du Symbolisme français et du Romantisme allemand, Paris, PUF, 1975 (rééd. Paris, Eurédit, 2005, avec postface : «Maeterlinck et la modernité viennoise»).

Les grandes étapes de l'histoire littéraire allemande, Paris, PUF, coll. «Que Sais-je?» n° 1699, 1977 (2e édition mise à jour sous le titre Histoire littéraire allemande, 1997).

Ernst von Feuchtersleben, moraliste et pédagogue (1806-1849). Contribution à l'étude de l'humanisme libéral dans l'Autriche d'avant 1848, Paris, PUF, 1978.

Le Symbolisme en Belgique. Étude de textes, Heidelberg, C. Winter Universitâtsverlag, «Studia romanica», 1982.

Maurice Maeterlinck, Serres chaudes, Quinze Chansons, La Princesse Maleine, Préface et Dossier par Paul Corceix, Paris, Gallimard/Poésie, 1983, (rééd. 1995).

Réalités flamandes et Symbolisme fantastique. «Bruges-la-Morte» et «Le Carillonneur» de G. Rodenbach, Paris, Minard, coll. «Archives des Lettres Modernes», 1992.

«Introduction à la poétique symboliste», dans Novalis, Fragments précédé de Les Disciples à Saïs, traduit de l'allemand par M. Maeterlinck, Paris, Corti, coll. «En lisant en écrivant», 1992 (2e édit., 2003).

Max Elskamp, La Chanson de la rue Saint-Paul, Sous les tentes de l'exode, Aegri Somnia, Paris, Gallimard/Poésie, 1997.La Belgique fin de siècle. Romans - Nouvelles - Théâtre, Bruxelles, Éditions Complexe, 1997.

Maurice Maeterlinck. Le Symbolisme de la différence, Mont-de-Marsan, Éditions InterUniversitaires, 1997 (rééd., Paris, Eurédit, 2005).

L'identité culturelle de la Belgique et de la Suisse francophones, Paris, Champion, 1997.

Fin de siècle et Symbolisme en Belgique. Œuvres poétiques, Bruxelles, Éditions Complexe, 1998.

Maurice Maeterlinck, Œuvres (3 vol. en coffret), Œuvres I : Le Réveil de l'âme. Poésies et Essais; Œuvres II : Théâtre 1 ; Œuvres III : Théâtre 2, Bruxelles, Éditions Complexe, 1999.
Littérature francophone de Belgique et de Suisse, Paris, Ellipses, coll. «Réseau», 2000.

Émile Verhaeren, [Hugo et le romantisme; Racine et le classicisme; De Baudelaire à Mallarmé], 3 volumes, Bruxelles, Éditions Complexe, coll. «Le Regard littéraire», 2002.

Maurice Maeterlinck. L'Arpenteur de l'invisible, Bruxelles, Le Cri/ARLLFB, 2005.

De la pensée mystique à l'ésotérisme chez Maurice Maeterlinck, Paris, Eurédit, coll. «Théâtre du monde entier», 2006, (2 volumes : t. I Étude; t. II Textes).

Georges Rodenbach 1855-1898, Paris, Honoré Champion, 2006.

Dramaturgie de la Mort chez Maurice Maeterlinck, Paris, Eurédit, coll. «Théâtre du monde entier», 2006.

Georges Rodenbach. Les Essais critiques d'un journaliste, Paris, Honoré Champion, 2007.



Communication de Paul Gorceix à la séance mensuelle du 9 septembre 2006






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